Saviez-vous qu’en 1916, à Unicoi (comté de l’État du Tennessee, aux États-Unis), une éléphante prénommée Mary a été condamnée à mort et pendue à une grue pour avoir écrasé la tête du dresseur qui la battait ? Eh oui, en Amérique, à cette époque-là, on ne rigolait pas avec la loi, même en ce qui concernait les animaux à qui ont accordait, suivant la croyance populaire, une conscience morale. La plupart d’entre eux devant alors être exécutés, il y aurait eu, d’après l’excellent narrateur et dessinateur David Ratte (1), des bourreaux assermentés qui devaient parcourir tout le pays pour appliquer la sentence suprême à ces bestioles assassines, à la suite de décisions issues des procédures fédérales. C’était d’ailleurs le métier du jeune Jack Gilet : un type un peu paumé qui aimait tellement les animaux qu’il ne voulait pas qu’on les abatte comme des bêtes…
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ON A MARCHÉ SUR LA BULLE n°18
L’excellente revue On a marché sur la Bulle est, certainement, l’un des derniers fanzines à proposer des interviews d’auteurs de bandes dessinées : la facilité qu’a Internet aujourd’hui à gérer l’actualité du 9ème art, sans trop de contraintes ou tracasseries administratives et ceci à moindre frais, étant devenu une concurrence de plus en plus rude pour les amateurs de papier.
Pourtant, l’équipe réunie par Yannick Bonnant (La Chênaie longue, 35500 Saint Aubin-des-Landes ; mail : yannick.bonnant@aliceadsl.fr) Virginie Nepoux, Nicolas Panaget, Luc Grandsimon et Elsa Flandin en ce qui concerne ce n°18] propose encore, contre vents et marées, un magazine amateur fort bien fait, dont la qualité d’impression et la maquette peuvent rivaliser, sans aucune honte, avec bien des supports professionnels.
Dans un petit format tête-bêche, le lecteur curieux aura le plaisir de lire les compte-rendus de quelques rencontres agréables, bien écrites et très illustrées, avec des dessinateurs aussi divers et passionnants que l’immense Marcel Gotlib, lequel revient sur sa riche carrière (de « Gai-Luron » à « Hamster Jovial », en passant par « La Rubrique à Brac »), la jeune et prometteuse Fanny Montgermont (responsable graphique de l’émouvant « Quelques jours ensemble » scénarisé par Alcante dans la collection « Aire libre » de chez Dupuis), l’époustouflant touche à tout qu’est Alex Alice (« Le Troisième testament » et « Siegfried »), ou encore le génial Emile Bravo dont la récente prestation sur « Spirou » n’est plus à vanter et qui tient ici des propos très intelligents sur notre média favori.
Bref, n’hésitez pas à soutenir ce formidable petit journal édité par l’Association Les Petits Sapristains (5 euros le n°, seulement), d’autant plus que les précédents numéros s’épuisent très vite vu la qualité de leur contenu (Hermann et Mourier au n°17, Jean-C. Denis et Moebius au n°16, Zep et Manara au n°15, Ledroit et Cosey au n°14, Swolfs et Margerin au n°13, Derib et Masbou au n°12, Barbucci et Wendling au n°11…) !
Gilles Ratier
